Pic de Campbiel (3173m) Eperon Fischesser

Départ:  Station de Piau Engaly Dénivelée  1100m
Horaire     1h d'approche
9h dans la voie
2h de retour
Difficulté  
Très longue course engagée et assez exposée.       D

 

Voila une grande course depuis longtemps convoitée. C'est une entreprise sérieuse qu'il faut tenter par bonnes conditions. C'est à dire qu'il y faut de la neige, transformée et du froid pour la fixer.

On part pour une grande journée et les horaires des jours d'hiver peuvent ne pas y suffire ! surtout au mois de décembre.

L'approche est facile et rapide, c'est déjà ça. On part dans un couloir à droite de l'éperon principal . La pente est raisonnable, 40°, puis on pique à gauche sur l'arête par une contre-pente plus raide. De là on bascule sur le versant sud . Nous y avons trouvé l'herbe et les rochers pourris qui vont nous accompagner tout du long de cette premier partie de la voie. Après quelques arabesques sur le fil de l'arête on repasse versant nord pour couper le grand névé sous le premier grand ressaut.(photo)

 

 Puis on repique en direction de l'arête par un couloir d'herbe( !!) à 70°. Ca vaut le coup d'essayer ça. Encore un petit effort pour rejoindre le haut du premier grand ressaut par une cheminement facile sur l'arête en rocher.

La neige remplace ensuite les rochers et l'arête est facile mais parfois très effilée jusqu'au "grand gendarme caracteristique". Comme à chaque fois que l'arête est neigeuse , il faut être de la plus grande prudence pour négocier les corniches, les changements de neiges et les rochers sous-jacents !! Gamelles interdites  !

 

 

Le passage du grand gendarme nous a été l'occasion d'une digression en versant sud plus ou moins par des vires et des passages de mauvais caillou. Bon , pas terrible... Le passage etait certainement plus sur le fil de l'arête.

 

 

Ensuite c'est un festival: l'arête est d'une beauté sauvage, acérée et douce à la fois.. faite de neige traitresse mais tellement belle !

On rejoint bientôt le haut du second corridor qui nous ramène sur le fil de l'éperon. Puis maintenant plus facilement on rejoint le "terrain de foot" sous le sommet du Campbiel et on sent enfin le sommet accessible. et on sent la course presque gagnée !!

Arrivés sous la corniche finale et voici le soleil que l'on retrouve , avant qu'il ne se couche bientôt.  Smile !! photos, Hourras !!

On n'est pas encore rentrés ! mais quel plaisir de savourer l'aboutissement de ce splendide itinéraire.

Direction le sommet sud et la crête de Lentilla, que l'on avale en 1 h sans trop de difficultés pour arriver en haut du couloir de Lentilla donnant vers le vallon de Badet . Et là, ô merville de la synchro , le soleil se couche derrière le Taillon et sur la mer de nuage . Instant magique et éphémère rien que pour nous ! sérénité et calme sont les maîtres-mots.

On plonge dans ce beau couloir et l'ombre nous rejoint tout doucement et nous enveloppe nous isolant les uns des autres, nous ramenant dans notre univers de fatigue et de rêve. On descend un peu groggy par la longue journée d'effort. Une heure plus tard nous voici au parking de Piau. Nous réalisons le froid qu'il y fait !

Quelle belle et grande journée!

Voir aussi les autres fichers sur ce grand sommet ( corridors, Lentilla, couloir-Sud-Ouest, autres voies ..)

 

 

 

Guillaume, Francois, Nico du SLAT  13 Dec 2009