De la VALLEE DE  PINEDE (PINETA) à RODELLAR (Sierra de GUARA)(5j)

Départ:  Vallée de Pinède (Hotel) Dénivelée  très peu
Horaire     5 jours tranquilles Difficulté  
 F , chaleur et eau ! ÉTÉ

Je vous décris ici une randonnée qui plane dans le temps et dans l’espace, une randonnée magique! On navigue dans un espèce d’espace magique et hors du temps (quelquefois aussi hors des cartes existantes ne 1991) Nous avons pris 5 jours pour la faire et il ne faut pas se presser pour en profiter pleinement. (En trois jours bien « bourin » , on doit pouvoir la faire). Il faut prendre le temps de se baigner dans les rios aux eaux vertes et froides et le temps de faire la sieste par les grandes chaleurs et de rencontrer les rares personnes qu’on peut voir. L’eau aussi est un problème en été et il peut devenir critique. Un paysan nous a indiqué une micro-source qui était à dix pas de nous et que nous ne voyions pas !

On marche plein sud pendant  5 jours entre la vallée de Pinède grandiose et Rodellar dans la Sierra de Guara (bien connue pour ses cañons).

1er jour :

On part donc de la vallée de Pinède pour passer le col de Niscle ( se reporter à cette fiche pour l’itinéraire). C’est de loin l’étape la plus dure ! Cette photo est prise de la Munia -Troumouse et montre bien l'ampleur de cette montée ! Vous voulez toujours y aller ??)

Ca, c'est le versant opposé! Majestueux ? non ?

C'est long, mais la découverte progressive des sommets alentour est un régal.  Nous avons redescendu la vallée de Niscle qui est bien longue et tellement sauvage .le chemin n’est pas compliqué à suivre ni difficile techniquement. C'est toujours un ravissement. Attention ! nous avons campé frauduleusement en bas de la vallée de Niscle . Il est interdit de camper en dessous de 1800m (Fon Blanca) dans le cañon de Niscle ! Ca rallonge sérieusement la deuxième étape

2eme jour

Le lendemain on remonte vers Buerba et Vio , deux petits villages sur un plateau. Passez un moment à cet endroit où quelques personnes vivent encore. La route y mène et vous l’aurez empruntée sur quelques kms . Ce n’est pas le top pour la randonnée mais ça ne dure pas très longtemps.  De ces villages la vue est célèbre vers le Mont perdu , les Pics de Sestrales : c’est grandiose.

A partir de là , on va vers l’Est sur une piste à peu près horizontale qui va vers Gallisue . Un embranchement à droite va rejoindre un ermitage sur une crête. Juste avant cet ermitage on traverse cette crête et on plonge dans un vallon qui descend vers le sud sur le versant Est de cette crête .(Cette description date de l'époque où la route n'existait que sous forme de piste .  En 2009 la route part de Buerba et Vio pour rejoindre Escalona par Galisué) On a donc perdu de vue les villages et on s’engage sur une sente sauvage et bien rarement parcourue ( à part par les sangliers !) . Au programme , des épines, des buissons et la chaleur. Un monde rude et sauvage. On finit par arriver au rio Yesa et son vieux pont à deux arches dont je ne me rappelle plus s’il est romain ou roman (environ 3h). Peu importe cet endroit est beau et tranquille. 

Un peu en amont sur la rivière une vaste vasque d’eau verte avec une cascade en fin filet d’eau qui se réchauffe en plein soleil . Un rocher permet de plonger ! Le bonheur.

Nous avons bivouaqué un peu plus en aval au bord de l’eau : royal !

3eme jour

Le lendemain on remonte vers le sud le sentier raide qui passe dans les forêts de ce versant. On croise un vieux hameau abandonné constitué de minuscules maisons (un pièce en haut , une en bas). Très pathétique. Le sentier fait le tour d’un espèce de cirque toujours en sous-bois. On arrive sur un vaste crête orientée Est/Ouest. On y rencontre la piste qui vient de Boltaña à San Pietro de Morrillo. Ce petit village (encore une famille y vit !) surplombe le rio Yesa et regarde vers les montagnes (Niscle, le Perdu …). On descend vers la « ville » Boltaña sur cette grande piste sans problème. Ravitaillement possible (visiter l’église qui est belle et le Casco viejo , le vieux village). 

On quitte le village par le sud  en traversant le rio et en prenant l’indication du camping . ce qui suit est vraiment pas facile comme itinéraire. On prend plein sud comme d’habitude en visant un col au fond d’un vallon qui est orienté vers le nord. De ce col on rejoint la vallée du rio Sieste que l’on remonte facilement .

Une pente raide est facile à noter avec le village de Morcat dessus qui surplombe cette vallée.

On peut essayer de camper en bas de cette pente. C’est dans le lit du torrent « Sieste » qu’un paysan nous a indiqué une source en bas de la côte. Pas de baignade possible ici , le rio est trop maigrichon !

 

4eme jour

On prendra ensuite la piste qui prend à gauche pour monter vers Morcat . On monte dans le domaine de la Sierra de Guarra. On voit loin, l’espace devient vaste. La piste arrive facilement vers Morcat . On remarquera l’architecture de ces maisons . Chacune est un vrai mas, énorme, sur plusieurs étages qui pouvaient abriter plusieurs génération d’un même clan. Ce village n’est constitué que de 4 ou 5  maisons de ce type. De ce promontoire la vue s’entend vers le nord jusqu’au Mont Perdu et vers le Sud , on voit les contreforts des cañons .

La piste , assez vague reprend vers El Pueyo parmi des terrasses et quelques champs cultivés (surprise !). L’arrivé à El Pueyo (1h depuis Morcat) nous révèle la présence d’un homme seul qui vit ici toute l’année et cultive ses champ. Il a transformé l’église en grange ( une grange romane avec beaucoup de charme). S’il est en train d’arroser , il ne peut pas donner à boire ! Il n’y a qu’un robinet qui lui sert à tout ! !

Une demi heure de marche sur une grande piste nous amène à Las Bellostas. Ce village est habité par plusieurs personnes et il y a de l’eau.

On comprendra très vite que tout ces village ne sont distants que de 1/2h à 1h .Les échanges et communications en était facilitées.

De Las Bellostas , direction vers l’Ouest par une grande piste qui descend vers le rio Balces. Avant d’arriver à ce rio ( ne pas aller jusqu’à Montalban), on prend vers le Sud le long de la rivière jusqu’à un replat herbeux sur la rive droite qui servira pour la nuit. Avant la nuit on aura bien soin d’aller se baigner dans le rio qui est assez large à cet endroit. On a découvert sous une petite cascade une source d’eau froide et suffisamment pure pour pouvoir la boire. 

5eme et dernier jour :

On monte hors sentier  et au jugé vers Bagueste qu’on voit de très loin sur son promontoire. On trouve des restes de chemins qu’on emprunte par moment. Ce village a dut être assez important à en juger par le nombre de ces maisons. L’église conserve des fresques et surplombe le village. La vue est très belle sur toute la région . Ce village sert de point de repère pour tout le secteur. On descend par une grande piste en mauvais état vers l’Ouest vers le rio Mascun (encore un nom bien connus des canyonistes) Sa traversée peut procurer une dernière baignade sauvage . Déjà nous croisons des randonneurs , espèce que nous avions oubliée depuis plusieurs jours ! . On se dirige vers Otin, pas tout à fait évident au début , puis on trouve une superbe piste utilisée assez fréquemment par les 4x4. Par endroit le chemin passe près des bords du cañon, aller jeter un œil dans ces verticalités, ça vaut le coup !

Otin et son auberge : agréable. Le chemin qui va descendre vers le Mascun en passant auprès d’une chênaie magnifique où des arbres sûrement multi-centenaires trônent au bord du cañon. La descente est bien casse-patte sur un sentier plein de cailloux ! Les panoramas sont grandioses sur le cañon de Mascun. Vautours au programme.   Le Mascun inférieur tel qu'on le voit à partir d'un chemin rive gauche en hauteur. Otin est sur le plateau en haut à gauche sur la photo.

On croise désormais beaucoup de gens. Le fond du cañon procure par endroit un peu d’ombre puis on remonte vers la civilisation et le village de Rodellar qui est un véritable  Saint Trop’ des cañons avec une foule bigarrée et bruyante ! ! ! et Voilà rodellar

Voilà, nous sommes arrivés. Il n’y aura plus qu’à trouver une voiture qui nous ramène au point de départ. Ce n’est pas le plus simple.

 

CARTE